Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef

Invité en août sur France Info, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef a dit entrevoit « forcément » des augmentations de salaires en début d’année prochaine, étant donné les difficultés du recrutement.

« Je suis très frappé : tous les patrons que j’ai vu cet été, même avant l’été, leur sujet numéro un, ça n’est plus la pandémie, c’est le recrutement », a souligné le patron de la première organisation patronale française. Citant parmi les secteurs les plus concernés la restauration, l’hôtellerie, et le bâtiment

Et de fait, les rémunérations pratiquées dans le bâtiment et les travaux publics devraient augmenter en 2022, d’après une étude du cabinet de conseil Willis Towers Watson consacrée aux augmentations salariales. Celle-ci parle d’un « retour à la normale » après deux exercices évidemment marqués par la crise du Covid.

Et c’est le secteur du BTP qui prévoit la plus forte hausse de salaires, estimée selon le cabinet à + 3, 6 pour cent en 2022. Viennent ensuite les médias (+3 %), et les nouvelles technologies (+2,6 %). Le secteur de l’énergie devrait de son côté bénéficier d’une hausse des salaires de 2,1 %.

Effet de rattrapage ? En 2020, les conséquences de la crise sanitaire avaient conduit plus de 25% des entreprises à geler leurs salaires. Mais la conjoncture est aussi marquée par une hausse de l’inflation, des difficultés de recrutements, un manque d’attractivité de certains métiers et des problèmes d’approvisionnement en matériaux.

Le cabinet Deloitte se montre quant à lui plus prudent : « Dans un contexte d’adaptation du monde du travail, les politiques salariales pratiquées par les entreprises en 2021 reflètent les tensions observées lors de la crise sanitaire de 2020. Bien que des tendances de reprise puissent être observées, avec des budgets d’augmentation salariale optimistes, les différents “stop & go” économiques provoqués par les vagues successives laissent transparaître une certaine prudence », souligne son rapport annuel.

A l’heure où les difficultés de recrutement freinent la croissance et mettent les chefs d’entreprise sous tension, l’augmentation salariale est à double tranchant :  il faut pourvoir l’absorber, mais elle reste un puissant levier de fidélisation des employés.et obligent les patrons à faire des efforts pour s’attirer des talents.