Eric Aubspin, dirigeant de Phosphoris

Phosphoris : l’expertise verte du bâtiment

Une jeune pousse mais une expérience de 20 ans dans le bâtiment. Tel est le paradoxe de Phosphoris, fondée en 2015 par Eric Aubspin, diplômé de l’ENSAIS (Ecole nationale supérieure des arts et industries de Strabourg) et passé par de nombreuses expériences : ce spécialiste du génie climatique et énergétique a d’abord oeuvré comme gérant au sein d’Acretio Investissement & Conseil (accompagnement de dirigeants, stratégie de développement, conseil techniques et R&D), avant de diriger le Village des Energies. Il fut ensuite en charge du développement du génie climatique chez Amec Spie, puis directeur de la filiale marocaine du groupe.

Fort d’une carrière déjà riche à 40 ans, Eric Aubspin décide de mettre son expertise au service de la construction durable. Via 2 axes phares : l’efficacité énergétique et la qualité de l’air. Deux métiers constitués autour du rachat du bureau R&D de l’entreprise, le cabinet d’ études lyonnais Alain Garnier. Ce dernier fut l’un des pères de l’innovation du génie climatique en France. Le bureau est aujourd’hui piloté par Pierre Picard, ancien de GdF Suez.

C’est précisément cette intégration « métiers-R&D » qui fait la valeur ajoutée de Phosphoris, quasi-unique en France dans le secteur du génie climatique. Car elle permet à l’entreprise d’injecter ses avancées dans ses études de conception et de se différencier ainsi des autres ingénieries qui appliquent stricto -sensu les normes et réglementations, sans pouvoir aller explorer au-delà.  

Laboratoire intégré d’idées vertes

Un modèle que la société déploie dans son implantation à l’international, avec ses filiales marocaines, portes d’entrée sur l’Afrique de l’Ouest, ses bureaux en Chine et en Russie, ouverture vers les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Centre aquatique de Reims-Crédit : Garnier

« Nous travaillons chaque sujet pour leur insuffler des solutions innovantes dans le domaine de la filtration de l’air comme de l’énergie, ce qui nous permet de faire évoluer les réglementations en vigueur », souligne Eric Aubspin. L ‘entreprise parisienne travaille pour les industries, polluantes par nature, et a conçu depuis sa création, sous sa marque propre « MP Filter » plus de 600 installations spécifiques de captation et de traitements de polluants, poussières et composés organiques volatiles (COV). « Nous accompagnons l’industriel à chaque étape de son process de production pour limiter la pollution de l’air. Nous travaillons notamment beaucoup sur la sécurité de l’employé à son poste de travail. Nous comptons par exemple des clients dans le secteur des arômes et de la parfumerie, comme Givaudan, l’Oréal ou encore Hermès », précise Eric Aubspin.

Sur le volet « efficacité énergétique», Phosphoris développe actuellement une nouvelle solution de façades « doubles-peaux » ventilées, soit deux parois vitrées ménageant entre elles une couche d’air, pour un effet de serre, à propriété thermo-régulatrice. Objectif : réduire la consommation d’énergie grâce à cet espace tampon et récupérer cette énergie pour la réintroduire dans le bâtiment. Pile dans l’ère en marche de la circularité, pour des bâtiments à énergie positive. Dans les grandes tendances durables du moment, le free-chilling soit la climatisation naturelle est également à l’ordre du jour. Une solution alternative à la « clim », très vorace en énergie, sur laquelle planche Phosphoris. Deux solutions innovantes désormais éligibles aux certificats blancs d’économies d’énergies.

Solutions circulaires et écologiques injectées dans le bâtiment

Fort de ce duo d’expertise Phosphoris déploie aujourd’hui une troisième activité, l’urbanisme et l’architecture bioclimatique. Selon son credo d’organisation intégrée, là encore, le groupe s’est adjoint un cabinet « Design & Architecture », dédié aux grosses rénovations énergétiques et aux projets pilotes.

Cette activité se développe à l’international, à commencer par la Russie. Au programme, un concept inédit de « Villages français » autour du lac Baïkal, la plus grande réserve d’eau douce au monde. Il s’agit de créer sous la maîtrise d’oeuvre de Phosphoris une station de sports toutes saisons avec domaine skiables, activités sportives et ludiques, hôtellerie, commerces. Le tout via une construction durable et « exemplaire » ceinturée d’un parc naturel.  Un projet évalué à 180 millions d’euros, soutenu notamment par les ministères de l’économie et de la transition écologique, côté français, l’agence du tourisme côté russe.

Village Français Alpin-Lac Baïkal-Crédit : Phospohoris

Ce concept pourrait être dupliqué en Mongolie, autour du lac Khovsgol, en Altaï et au Kasahstan. « Il s’agit de retisser des filières dans des zones où le tissu industriel a disparu. De recréer un écosystème. Nous allons travailler avec des matériaux locaux, en circuit court, et dans le respect de l’environnement », souligne Eric Aubspin.

Un projet qui pourrait devenir l’une des vitrines environnementales de l’Hexagone.

Phosphoris en chiffres 

Trois filiales
-5 agences en France
50 employés
4, 2 millions d’honoraires en 2019

Siège : 2, rue du Nouveau Bercy  
94220 Charenton-le-Pont