Avec 10 collaborateurs, une dizaine de projets en cours de réalisation, Christophe Bousquet, gérant d’Azur Réalisation est un homme très occupé. Cet ingénieur bâtiment de formation, titulaire d’un Dess spécialisé dans l’administration des entreprises possède une double casquette : la gestion et la maîtrise technique. C’est ce qui fait la force et la particularité d’Azur Réalisation qui revendique les valeurs du « mieux-être » et du respect de l’environnement avec des programmes à taille humaine dans l’une des régions les plus « bétonnées » de France.
Comment est née Azur Réalisation ?
Mon père avait monté un bureau d’études à Nice, ma ville d’origine. Cela a bien sûr aidé. Mais j’ai appris mon métier dans un bureau d’études en Pologne, mandaté par Carrefour. J’ai rejoint mon père en 1999, pour prendre la tête, très vite de l’agence parisienne que nous avons montée. La société familiale rentre sur le marché libre, elle est revendue en 2009-2010. Car nous avions atteint une taille critique et ne pouvions plus nous développer sans changer de périmètre et beaucoup investir. J’ai alors 35 ans et se pose alors pour moi la question de la suite. C’est dans ce contexte que je monte la filiale parisienne d’un promoteur niçois pendant trois ans puis redescends à Nice : je suis un enfant du pays. Je décide de me lancer et créé, en 2015, sur les fondations du bureau d’études paternel, Azur Réalisation.
Vous êtes donc une société encore jeune, sur un territoire particulièrement construit et convoité : la côte d’Azur, les Alpes-Maritimes et son département voisin le Var.
Nous construisons plutôt du résidentiel, de petites résidences. Et effectivement, en centre-ville, c’est compliqué dans la région de trouver des terrains. C’est la recherche de la « dent creuse », soit par exemple, un garage, entre 2 immeubles.
Mon premier job a été de chercher des terrains, pour construire du résidentiel sur la plaine du Var. Des recherches auprès de particuliers, principalement, puis des communes.
Mais il est vrai qu’en région PACA, on est en pleine schizophrénie. D’un côté les élus souhaitent développer les territoires, mais avec la quasi-suppression de la taxe d’habitation, les communes ne gagnent plus d’argent. Résultat, les élus ne savent plus comment se positionner. Les programmes de construction se réduisent de plus en plus. Donc, reste à développer dans les villes secondaires, autour de Nice, en arrière-pays comme à Carros où nous lançons un programme intimiste, une résidence de 18 logements, ou encore à La Turbie, un programme en cours de 19 logements dans le même esprit, à taille humaine. Du coup, on assiste à un repli sur les villes secondaires, plus loin de la côte. Autre exemple à Gattières, dans les cols à une vingtaine de kms de Nice mais bénéficiant des axes routiers.
C’est le positionnement d’Azur Réalisation ?
Oui, nous visons à redynamiser les centres d’attractions des zones qui ont perdu de leur superbe. Des zones à relancer. La variable d’ajustement, c’est le terrain. Nous montons de petites opérations, pour des logements à taille humaines, souvent pour des résidences principales.
Des programmes de qualité, pour des résidences avec des extérieurs, des jardins, des terrasses, des solariums. Le prix moyen est généralement entre 5000 et 5500 euros le mètre carré, soit supérieur au prix moyen de Nice.
Vos valeurs ajoutées ?
Celles qu’impliquent aujourd’hui la construction moderne et les enjeux environnementaux : : confort thermique, acoustique, domotique intégrée, matériaux bio-sourcés, isolant végétal, énergies renouvelables. Des immeubles entre 12 et 100 logements, mais in fine, c’est le même travail.
Nous travaillons de préférence avec les entreprises locales : le bâtiment est par nature un métier non délocalisable ! Nos partenaires sont également une dizaine de cabinets régionaux. Être « promoteur immobilier », très loin des clichés, c’est un travail régional, il faut bien connaître son territoire, le tissu économique, on s’interdit d’aller « s’amuser » ailleurs ». Nous ne sommes plus dans les années 70 et 80, où, c’est vrai, la région c’était le Far West ! Aujourd’hui, cela n’est plus possible, pour beaucoup de raisons : les règlementations sur l’occupation des sols ont changé, c’est très encadré, avec la loi PLU les promoteurs ne peuvent plus faire n’importe quoi. Un exemple, pour le bétonnage, on doit réaliser un projet s’apparentant à celui d’une piscine olympique. On doit recueillir les eaux, il faut des bassins de rétention, des stations en sous-sol pour éviter la pollution des eaux.
Nous suivons aussi des règles concernant les personnes à mobilité réduite, avec des salles de bain adaptées, etc. Cela concerne 20% des logements.
La construction passe aujourd’hui par un projet cohérent, cela passe par plein de filtres, comme les communautés d’agglomérations, de la métropole, etc.
Et autour de vous, la concurrence ?
Elle est rude ! Il y a 80 promoteurs dans le Var. Nous savons ce que signifie l’importance de la fidélisation chez nos clients et partenaires.
Vous avez gardé l’amour du métier depuis vos débuts ?
J’adore le bâtiment. C’est une feuille blanche à imaginer.
C’est du concret, en même temps. Concevoir un lieu de vie pratique, cela a du sens. C’est un métier magnifique qui réunit les compétences et les avis d’élus du territoire, d’architectes, de bureaux d’études, des ouvriers sur les chantiers. C’est profondément humain.