Resto (enfin) : Combien tu manges ?

Resto (enfin) : combien tu manges ?

On y retourne ? Mais où ?

Dans les restaurants « d’affaires », il y a beaucoup d’espace entre les tables. Le maître d’hôtel est discret, l’atmosphère est feutrée. On se parle sans élever la voix. Comme tout le monde fait à peu près pareil, et qu’il y a « des mètres » entre les tables, tout va bien, les affaires continuent. Les restaurants d’affaires, c’est cher. On y va plutôt à midi, entre deux rendez-vous. On a de la place, on n’a pas de temps.

Dans les restaurant populaires, on est très près les uns des autres, parfois les uns sur les autres. Le serveur fait ce qu’il peut. On parle fort et on rigole, on fait du bruit, on s’interpelle. Les restaurants populaires, on y va en famille, entre amis. Ce n’est pas cher. On n’a pas beaucoup de place, mais on a le temps.

Quand on est vendeur, on peut choisir deux carrières : les grandes affaires, on est alors « Ingénieur d’Affaires », on traite des gros contrats, on est important, on prend l’avion, on gagne beaucoup d’argent, mais on n’a pas de temps. Ou alors on choisit les petites affaires ; on a des petits clients, ils ne sont pas loin, on les voit souvent, on s’aime bien, on n’est pas très important et on ne gagne pas grand-chose. On n’a pas beaucoup d’argent, mais on a le temps.

Quand on est chef d’entreprise, on peut avoir une grande entreprise. On est là tout le temps, on est très important. On s’occupe de beaucoup de gens, on gagne beaucoup d’argent et on a oublié le goût du temps.

On peut aussi n’avoir qu’une petite entreprise, avec peu de gens et pas beaucoup de clients. Alors, pour les garder, on s’en occupe, on y fait attention. On ne gagne pas beaucoup d’argent, mais il nous reste du temps.

Même sans le savoir, dans sa carrière comme dans sa vie, une femme ou un homme choisit toujours entre l’argent et la liberté.