La transition digitale nécessaire des artisans du BTP
La révolution digitale est bien là. La construction y fait une entrée, tardive mais prometteuse, grâce à une nouvelle génération d’artisans. Ils ont grandi dans un monde digitalisé et comptent bien intégrer le numérique dans leur vie professionnelle : 49 % des artisans français jugent le web indispensable pour être visible, selon une étude interne de Linkeo, agence leader dans la création de sites web et le référencement local pour les artisans, particulièrement les entreprises du bâtiment.
Pourtant, le BTP apparaît comme le secteur le moins digitalisé et l’un des moins productifs d’un point de vue économique malgré une croissance annuelle de 2,3 %, selon les derniers chiffres de la Fédération Française du Bâtiment. La crise sanitaire a mis en exergue le besoin crucial de vitrine « virtuelle » auprès des artisans comme de tous commerces de proximité. Selon une étude d’Opinion Way sur la réservation en ligne, 77% des français réservent sur Internet et 35% des réservations se font en dehors des heures d’ouverture…
La prise de conscience collective de l’utilité du web, s’ assortit d’un besoin d’innovation qui se ressent à de nombreux niveaux : visibilité, productivité, gestion administrative, etc. « Les clients des artisans d’aujourd’hui ont besoin d’être rassurés avant de confier leurs travaux. Ainsi, être identifiable sur le web et surtout avoir une e-réputation irréprochable sont devenus indispensables », explique Ludovic Jaffrès, fondateur et dirigeant de Linkeo. Avec 20 d’expertise dans le marketing digital pour les artisans, commerçants, et TPE-PME, celui-ci voit les besoins changer : « les exigences des clients, maîtres d’ouvrage particuliers ou professionnels, s’endurcissent et les compétences brutes ne suffisent plus pour être compétitif. Immédiateté, modernité, numérisation, personnalisation et dématérialisation, autant de services qu’il est essentiel de fournir pour un artisan en 2021 », explique cet ingénieur de formation.
Concrètement, le premier besoin des artisans du BTP recensé par Linkéo reste la base : la création, clé en main, d’un site vitrine. « De la même façon que les petits commerçants de proximité se sont rendus compte de l’importance d’être visibles pendant les périodes de confinement, et de pouvoir, par exemple, proposer du click’n collect, les artisans ont compris qu’ils devaient montrer qu’ils existaient aussi bien pour une clientèle directe qu’en B to C. Créer ce « pas de porte « virtuel » est leur premier besoin », souligne Ludovic Jaffrès.
Une fois ce socle construit, il s’agit de « l’entretenir » : renouveler le contenu, soigner sa e-réputation, valoriser son image avec un outil de récolte d’avis client, poster, par exemple, des photos de chantiers. Or les professionnels du bâtiment sont très peu au bureau. D’où l’intérêt de faire appel à des community manager qui fournissent ce type de services.
La digitalisation modifie les habitudes des artisans du bâtiment
Les besoins des professionnels de la construction se sont étendus : outre la vitrine en ligne pour optimiser sa notoriété et rassurer sa clientèle, une présence efficiente sur le web permet aussi d’obtenir des demandes d’intervention rapide. En s’affranchissant de la gestion des appels téléphoniques, du traitement de leur messagerie ou de leurs emails, les professionnels se concentrent sur l’essentiel. Autre outil, très demandé, générer des devis en ligne, pour répondre plus facilement à la demande. Et ainsi, rester son propre « maître d’œuvre », garder la main, alors que les plateformes de mise en relation, ciblant le marché des travaux chez les particuliers, fleurissent et référencent des artisans qui devront ensuite payer pour accéder aux demandes de devis faites par les particuliers. Il s’agit aussi de contrer l’extension croissante des plateformes entre particuliers ne sont pas en reste non plus pour faire concurrence aux artisans. Le bâtiment est lui aussi bel et bien touché par ce que l’on appelle “l’uberisation de l’activité”.
Pour aller plus loin, la Data est un champ qui commence tout juste à être exploité par les TPE : objectif, collecter puis cultiver de la donnée pour la réutiliser : afin notamment, de pouvoir retrouver facilement un ancien client et ses rappeler à lui, rentabiliser et optimiser son fichier. « Le coût d’acquisition client commence à devenir très important », souligne à cet égard Ludovic Jaffrès.
Les aides publiques disponibles
Développé par le gouvernement, ce dispositif s’adresse aux commerçants, artisans, professionnels de l’hôtellerie et de la restauration qui souhaitent se numériser et développer rapidement une activité en ligne.Cette plateforme propose des solutions numériques à destination des petites entreprises, labellisées par le gouvernement, visant à leur permettre de :rejoindre une place de marché en ligne mettant en avant les commerces de proximité, mettre en place une solution de logistique/livraison , instaurer une solution de paiement à distance ou numérique , créer un site internet pour leur entreprise et communiquer à distance avec leurs clients.
Des diagnostics numériques :
CCI France et CMA France réalisent des diagnostics numériques auprès des artisans, commerçants et indépendants qui pourront en faire la demande auprès des chambres consulaires de leur territoire. Ce diagnostic leur permettra d’évaluer la maturité numérique de leur entreprise et les aidera à entamer leur transition numérique en élaborant un plan d’action individualisé et adapté.
La garantie de prêt France Num :
Cette garantie, gérée par Bpifrance, permet de couvrir à 80 % un prêt contracté auprès des réseaux bancaires par une TPE ou une PME de moins de 50 salariés en vue de financer son passage au numérique.
Le montant maximal du prêt est fixé à 50 000 euros. Il est destiné aux entreprises ayant au moins 3 ans d’existence légale et un projet de transformation numérique avec de l’investissement immatériel.
Les aides financières régionales à la transformation numérique :
Les régions ont également mis en place des actions de soutien de l’activité économique des TPE, PME, artisans, commerçants et professions libérales en leur proposant des aides financières à la transformation numérique.